samedi 5 novembre 2011

Back on the road ! ... to Iquique, Chile

Ça y est j'ai repris la route, yesssss !

Je viens de passer quatre jours à San Pedro de Atacama, terminant ce voyage de 10 jours avec mes parents. C'est mon troisième passage dans ce village au milieu du désert ultra-aride d'Atacama. Ce fut une des étapes de mon tour du monde 2009-2010, et c'est en soi un endroit spécial, c'est donc à chaque fois un plaisir particulier d'y revenir. Mes parents partent à Santiago et Valparaiso juste avant leur retour en France, moi je démarre un nouveau VDI (voyage à durée indéterminée).

Jusqu'au dernier jour avant ce départ, j'hésite sur le chemin et la destination : descendre vers la Patagonie chilienne puis revenir par la Patagonie argentine et remonter doucement, ou partir directement en Colombie. La Patagonie, je connais déjà en grande partie suite à mon tour du monde, mais j'ai envie de la connaitre encore mieux surtout côté chilien, et elle pourrait m'offrir beaucoup d'occasions de travail. La Colombie, c'est ma nouvelle fixation depuis que de nombreux voyageurs m'en ont dit beaucoup de bien, et que je suis persuadé qu'elle ne mérite pas/plus sa mauvaise réputation.

Finalement je décide de descendre le long du Chili puisque j'y suis déjà, la Colombie attendra. Que c'est lourd d'avoir dix envies en même temps ! Je t'épargne la liste des envies en deuxième position ex-aequo. Sans compter que depuis que je suis revenu en Amérique du Sud j'ai des envies d'Asie, évidemment. De même que je pensais beaucoup à l'Amérique du Sud quand j'étais en Asie en 2010.
Moi, le parfait modèle du boulimique insatisfait ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Première destination : Iquique. Je n'en sais presque rien et n'en attends pas grand chose, sinon de revoir Lorena, une amie salteña qui s'y est installée récemment pour mieux gagner sa vie et pouvoir voyager (j'approuve !). Pour se rendre à Iquique, il faut traverser le désert d'Atacama dans sa largeur jusqu'à l'océan Pacifique en passant par Calama, ville moderne et sans intérêt, plantée au milieu du désert pour une raison : les mines de cuivre. Le bus passe à côté de l'une d'elles, gigantesque. Les abords de la mine sont une fourmilière de camions grands comme des maisons. A côté les employés sont à peine visibles, au moins deux fois plus petits que les roues.




Deux heures plus tard le bus fait un court arrêt dans une petite ville accolée à une usine abandonnée. Elle donne une vraie image de far-west avec ses rues quadrillées et ses maisons typiques, et une sensation de désolation, dans une époque post-splendeur. Pendant plusieurs heures on traverse un paysage de montagnes, terre, cailloux, d'une aridité absolue. Juste au coucher du soleil nous arrivons à l'océan Pacifique en passant par Tocopilla. La beauté du soleil couchant sur le port, orangé, contraste avec la tristesse de cette ville portuaire et industrielle désolée, c'est un spectacle fascinant pour retrouver l'océan qui m'a manqué pendant plusieurs mois. De petits condors, ou des aigles très ressemblants peut-être, planent au-dessus de la ville et au bord de l'océan, j'ai plus l'habitude de les voir dans les Andes. Les maisons sont médiocres et entassées, quand ce ne sont pas des baraquements de fortune. Des jeunes jouent au foot sur un petit terrain grillagé et noir de saleté. A la sortie de la ville, toujours ces rapaces qui planent, maintenant par groupes de quinze ou vingt, sur les flancs de la montagne vertigineuse, toute de roc et de cailloux menançant de tomber sur la route, d'une belle couleur beige baignée par l'orange du soleil couchant. Elles culminent à au moins mille mètres, avec un dénivelé abrupt qui laisse une bande plate d'à peine 100m avant l'océan.

Le reste du trajet se fait de nuit le long de l'océan, et j'arrive enfin à Iquique où je suis accueilli par Lorena. Elle m'a réservé un lit dans un petit hostal à backpackers, "buena onda" comme je les aime et à 100 mètres de la plage. Les backpackers classiques y côtoient les surfeurs, on peut glandouiler gentiment dans les fauteuils du salon ... aaaah ça fait du bien de revenir dans ce petit monde ! Je passe toute la journée du lendemain à me promener dans le centre. J'arpente sans cesse la splendide rue Baquedano, aux vieilles maisons de bois colorées. La rue est restée authentique et préservée de la sur-exploitation commerciale et touristique, j'ai rarement vu une rue aussi belle ! On lui trouverait presque un petit air de Nouvelle-Orléans avec ses balcons.




Je passe un long moment sur la belle place centrale et je ne résiste pas au spectacle des lions de mer et goëlands sur un banc de rochers à même pas 500 mètres du centre, je m'offre un petit tour du port en bateau, avec les explications d'une chilienne énergique qui rappelle à l'ordre chaque touriste distrait. Elle explique qu'elle s'est mariée à 12 ans avec son mari âgé de 32 ans, elle a l'air de trouver ça normal et moi j'ai du mal à y croire. J'enchaîne avec la visite d'un musée et d'un palace datant d'une autre époque, et je rentre tranquillement à l'hostal pour profiter de la vue sur l'océan et passer une soirée glandouille et gestion de mes photos (4 mois de retard, pas plus).




Le jour suivant est consacré à visiter les environs, je saute dans un bus et m'arrête une heure plus tard, au milieu du désert, pour visiter l'ancienne cité minière d'Humbertstone. Abandonnée, figée dans le temps, juste un peu aménagée pour être visitée, c'est quasiment une cité fantôme avec ses rues désertes et poussiéreuses, son école, son église, son hôtel, son théatre, sa piscine en bois, son marché, ses petites boutiques autour de la place principale, son magasin de liqueurs avec son stock toujours en place. Et surtout l'usine, ses grosses machines et locomotives rouillées, immobiles dans les grands hangars qui résistent tant bien que mal à l'agression des conditions climatiques. Une sensation de désolement s'ajoute à la fascination d'un tel lieu, en plein milieu du désert le plus aride du monde.




Je déambule pendant trois heures, presque seul dans les ruelles poussiéreuses. Cela vaut tous les parcs d'attraction. Je n'ai pas le courage d'aller jusqu'à l'autre site, entièrement industriel, de l'autre côté de la route mais à 30 minutes de marche sous le cagnard. Par chance un bus passe à ce moment-là et m'emmène jusqu'à Pica, une divine oasis. Je profite des thermes au milieu des familles, et m'enfile un énième jus de fruits exotiques, le nord du Chili en regorge (mango, chirimoya, ananas, citron ...) et ça m'a manqué en Argentine ! Je rentre à Iquique et retrouve Lorena pour quelques verres dans la magique rue Baquedano, le temps de parler de Salta qui lui manque (à moi beaucoup moins), et de voyage puisqu'elle a fait le choix courageux de quitter les siens pour tenter une autre vie.

Je tergiverse beaucoup mais décide de quitter iquique dès le lendemain soir. Bien malgré moi je vais éviter de voyager trop lentement au Chili, qui n'est pas un pays très bon marché par rapport au reste de l'Amérique du Sud. Il me reste la journée du lendemain pour parcourir une énième fois la rue Baquedano et visiter l'authentique théâtre municipal. Après avoir vu Lorena en coup de vent, débordée par son travail, je file prendre mon bus de nuit vers ma seconde étape, beaucoup plus au sud ... à 19h d'Iquique. C'est pas tout de reprendre le voyage, il faut se réhabituer aux loooongs voyages en bus, ça fait partie du jeu !


Les photos d'Iquique sont ICI

Les photos d'Humbertstone sont ICI


4 commentaires:

  1. c'est toujours agréable de lire des récits du bout du monde .... est ce que tu fais autant de rencontres quavant ou tu te bases surtout sur des connaissances qui ont choisi le même genre de vie que toi ??? un peu nomade ,un peu de travail etc etc ... ? c'est un peu 'impression que ça dégage en tout cas ! besos et bonne continuation au sud ! ps : mon contact colombien est toujours la si tu veux pour la suite des aventures ... !

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  2. hola Fabienne !
    j'ai changé un peu mon mode de voyage, je fais plus de couchsurfing pour rencontrer plus de locaux et moins de backpackers européens. Donc des rencontres moins nombreuses mais meilleures !
    J'avoue avoir oublié que tu m'avais parlé d'un contact colombien, mais oui je te le demanderai sûrement quand s'y serai, merci ! Besos

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  3. Hello Nico, ça c'est un post qui fait plaisir à lire! On ressent de la liberté et une envie de dévorer les KM! Have fun!

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  4. @Vianney :
    Yep, les sensations sont revenues. Mais il faudrait peut-être que j'accouche de l'article suivant !

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